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"La FGR-FP exprime son accord avec les recommandations qui ont fait l'unanimité du comité et qui étaient d'ailleurs déjà développées dans le rapport Sicard : respect de la dignité des personnes en fin de vie, accès de tous aux soins palliatifs y compris à domicile, respect des directives anticipées qui doivent devenir contraignantes, droit à la sédation profonde, développement de la recherche et de la formation, droit à l'accompagnement. Elle tient cependant à souligner que l'application généralisée de ces recommandations nécessite d'importants moyens financiers et humains qui aujourd'hui font souvent défaut."
Sédation : par des moyens médicamenteux,
diminution de la vigilance pouvant aller jusqu'à la perte de
conscience quitte à faire mourir plus vite.
Suicide assisté : absorption libre d'une
substance létale fournie en général par le corps médical à la
demande du patient.
Euthanasie : acte médical consistant
à provoquer intentionnellement la mort d'un patient
à sa demande.
mise à jour : 05-2024
" Etre devenu un lieu terrible pour soi-même, un enfer, une prison. Y être maintenu de force, enfermé, sans espoir, alors qu'il serait possible d'en soustraire ceux qui le demandent, ceux qui en font le choix, tel est le sort auquel sont condamnés beaucoup de vivants."Viviane Forrester
La France est championne
d'Europe de la médicalisation de la fin de vie ; 60% des Français
meurent à l'hôpital. En matière de soins palliatifs elle est
très en retard et les inégalités territoriales sévissent, que ce soit
en implantation des unités de soins ou en personnels formés et affectés
à ce secteur. Si l'acharnement thérapeutique n'est plus de
mise, des décisions de limitation ou d'arrêt des traitements ne sont
pas suffisamment discutées avec les patients et les équipes soignantes.
Les directives anticipées données par les patients ne sont pas toujours
respectées.
Depuis trente-trois ans, des associations, dont l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), militent pour que chacun puisse choisir les conditions de sa propre fin de vie. D'autres vont totalement dans la direction opposée.
Elle condamne l'obstination déraisonnable, oblige le médecin à informer le patient si un traitement peut avoir pour effet secondaire d'abréger la vie, donne le droit au patient de refuser un traitement.
Elle précise que tous les moyens thérapeutiques doivent être mis en oeuvre pour soulager la douleur et elle oblige le recours aux soins palliatifs.
Elle permet à chacun d'exprimer à l'avance ses souhaits concernant l'organisation de sa fin de vie et de désigner une personne de confiance.
Si le malade est inconscient, l'arrêt ou la limitation du traitement ne peuvent être décidés que dans le cadre d'une procédure collégiale et après consultation d'un proche ou de la personne de confiance préalablement désignée.
Il constate que la loi Leonetti est loin d'être appliquée et qu'elle est méconnue : accès insuffisant aux soins palliatifs, pratique d'une médecine sans âme, marquée par une culture du tout-curatif, surdité face à la détresse psychique et aux souhaits des patients.
Il préconise de revoir l'ensemble de la formation médicale dans le but de promouvoir l'intégration d'une compétence en soins palliatifs dans toute pratique clinique.
Pour répondre à l'attente de nombreux Français
d'être aidés médicalement pour mourir il préconise le recours
à la sédation profonde en phase terminale et envisage
éventuellement
le suicide assisté.
Il rejette l'euthanasie, ne croyant pas à la possibilité d'un contrôle et pointant son impact sur les représentations de la vieillesse, de la maladie et du handicap.
En résumé, il estime que les pratiques peuvent évoluer en appliquant la loi Leonetti non à la lettre mais dans son esprit et ne recommande pas d'introduire en urgence de nouvelles dispositions législatives.
81% des Français souhaitent finir leur vie chez eux.
Il devient indispensable de clarifier et d'adapter les dispositifs de prise en charge et d'aides, de donner des droits aux aidants, de mettre en place une politique nationale de développement des soins palliatifs à domicile.
Dans la plupart des familles, il est très difficile d'aborder sereinement la question de la mort, surtout celle d'autrui quand cet autrui est sur le déclin. Il serait malgré tout souhaitable d'inciter chaque adulte à consigner ses volontés et à désigner sa personne de confiance.
Nous ne sommes pas égaux devant la mort. Certains n'auront pas besoin d'une loi pour atténuer les effets d'une maladie cruelle. D'autres prennent les devants : 3000 personnes de plus de 65 ans se suicident chaque année. Leurs conditions de vie, leur paupérisation peut leur faire penser qu'elles sont de trop.
Notre société se juge aussi à la façon dont elle accompagne la fin de vie
La FGRFP est présente dans tous les départements et rassemble des fonctionnaires retraités de toutes les origines et de tous les horizons, avec ou sans passé syndical ou mutualiste. Elle a constitué le Pôle des Retraités de la Fonction Publique avec cinq autres associations.