Projet de motion pour le prochain congrès
à DAX 2023
Place du retraité dans la
société
Aujourd’hui, 27 % de la société française a
60 ans ou plus et 29 % a 25 ans ou moins.
La FGR-FP rappelle son exigence d’une vie digne pleine et entière pour
tous les âges de la vie. Elle exprime son indignation face à un système
social au service des plus riches qui a conduit trop de jeunes et
d’âgé-es à devoir recourir aux organismes caritatifs pour se nourrir
pendant la pandémie alors que dans le même temps, les cinq plus grandes
fortunes financières accumulaient 176 milliards supplémentaires.
Aujourd’hui, l’espérance de vie à 60 ans est de l’ordre de 20 à 25 ans
Un Français sur 3 aura plus de 60 ans en 2035 selon les démographes.
Il faut donc que la société prenne en compte cette évolution,
n’exclue pas cette nouvelle étape de la vie et ne réduise pas la
« problématique » « retraités » à une question économique de coût
des pensions qu’il faudrait réduire.
Vieillir est un processus naturel, universel, temporel, biologique… aux
frontières assez floues…
Mais la FGR réfute l'amalgame qui, dans les discours politiques, tend
à s'opérer entre personne âgées et retraités. Elle dénonce la
quasi-disparition du terme « retraité » dans les sigles et les textes
gouvernementaux. Cette volonté de substituer la notion de vieillesse au
terme de « retraité » tend à occulter et à nier la réalité précise de
droits sociaux acquis.
La retraite découle d’un statut de travailleur ayant versé des
cotisations et donc ayant acquis des droits dans un système de retraite
solidaire et intergénérationnelle. La place du retraité dans la société
résulte de son statut d’ancien actif.
La retraite n’est pas une allocation sociale. Elle est un droit conquis
lié à un statut professionnel. C’est un traitement continué.
C’est pourquoi la FGR-FP revendique une évolution des pensions
indexée sur le salaire moyen et s’oppose à la mise en place de tout
système qui ferait, plus encore, de la pension une variable
d’ajustement.
La FGR-FP proteste contre les discriminations et contre l’exacerbation
des propos âgistes . Les retraités ne sont ni « privilégiés » ni
égoïstes.
Les retraités. expriment des aspirations générales (meilleure
répartition des richesses, politique concrète pour la transition
écologique respectueuse de la justice fiscale …) et aussi des besoins
spécifiques (pouvoir d’achat des pensions, maintien, développement et
organisation des services publics, logement, transport, culture,
santé, prise en charge de la perte d’autonomie...).
Ils ont un rôle essentiel dans le fonctionnement de la société. Ils
occupent une place particulièrement importante dans la vie familiale,
citoyenne, associative, culturelle, syndicale et politique. Ils
contribuent à la vie économique du pays. Le rôle du retraité,
créateur de lien social, passeur de mémoire et d’expérience, doit
être affirmé, reconnu et valorisé dans une société qui reconnaisse
l’activité sociale à sa juste valeur.
Toute campagne d’opposition générationnelle est néfaste à
l’ensemble de la société. Au contraire la solidarité entre
générations, facteur de cohésion sociale, doit irriguer tout projet
de société par des mécanismes de réelle redistribution sociale.
Chaque droit conquis par les retraités participe, de fait, à
l'évolution des futures pensions des actifs. Toute amélioration dans
le quotidien des retraités profite à l’ensemble de la population.
La solidarité intergénérationnelle implique des choix politiques et
sociaux ; la loi sur l'adaptation de la société au vieillissement n’a
pas répondu à ces grands objectifs. L’abandon de la loi « grand âge »
est un scandale.
La citoyenneté du retraité ne peut pas se limiter au seul bulletin de
vote. Les retraités ont pris leur place dans le mouvement social,
notamment dans le groupement unitaire de 9 organisations associatives
et syndicales, dit « groupe des neuf ». Comme pour tout groupe social,
la démocratie impose de mettre en place des lieux et moments
institutionnels de consultation et de débats spécifiques.
La FGR-FP appelle les retraités à s’organiser pour obtenir
satisfaction. Elle demande sa place aux côtés des organisations
syndicales dans les instances (nationales, régionales,
départementales, voire locales) représentatives des retraités. Elle
revendique la mise en place d’un secrétariat d’État aux retraités
sous l’égide du ministère du Travail.
C'est collectivement que les retraités gagneront une place mieux
reconnue dans la société. Refusant de céder à l’injonction de se
résigner, l’âge venant, à l’ordre social tel qu’il va, déterminés, ils
rappelleront, cette exigence d’égalité fondée sur des droits sociaux
reconnus et renforcés, et continueront à se battre pour une société qui
réponde aux aspirations de toutes et de tous quel que soit l’âge