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Le courrier du retraité
N°248 de février 2023
est paru
08-02-2018 La fonction publique, pilier de la République.
27-11-2017 La nomination d'un secrétaire d' État chargé de la Fonction Publique.Afficher tous les communiqués FGRFP
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Les fonctionnaires sont les garants du fonctionnement de la République. La Fonction Publique n'a pas besoin d'une remise en cause de ses fondements mais du renforcement de ses missions pour assurer le pacte républicain.
Au-delà
des risques couverts par la sécurité sociale
(maladie, vieillesse, famille, accidents du travail et maladies
professionnelles), la protection sociale inclut dans son champ les
questions
d'emploi, de logement, de pauvreté et d'exclusion sociale.
Elle
implique le versement direct de prestations sociales en
espèces ou en nature mais aussi l'accès à des services sociaux
(crèches,
hôpitaux…).
Les
aides sociales relèvent de l’Etat, des départements ou
des communes. Elles concernent directement les retraités au travers de
l’APA,
de l’APL, de l’aide aux transports...
Les
menaces sont nombreuses : affaiblissement des
prestations sociales (dont APL), stigmatisation des bénéficiaires
(notamment du
RSA), mise sous conditions de ressources de nombreuses prestations
familiales,
réforme de l'assurance chômage qui durcit les conditions d'accès et le
niveau
d'indemnisation des privés d'emploi, annonce d’une réforme régressive
des
retraites...
Et pourtant la Sécurité sociale et l'assurance chômage ont pleinement
fait la
preuve de leur efficacité durant la crise sanitaire en prenant en
charge à
100 % les dépenses de santé liées au COVID et avec les mesures de
chômage
partiel.
L'attachement
de la population à une protection sociale de
haut niveau reste très élevé.
Une
Sécurité Sociale à reconquérir
La sécurité sociale est née en 1945 de la
volonté du
Conseil National de la Résistance pour « assurer à tous les
citoyens des
moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se le
procurer
par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des
intéressés et de
l’État. »
A sa création, la Sécurité sociale s’inscrit
dans un
projet de République sociale. Ce projet est fondé sur une vision
démocratique
de la société. La Sécurité sociale est conçue comme un dispositif de
Protection
sociale qui instaure les travailleurs en tant qu’acteurs détenteurs de
droits
sociaux. L’assurance sociale pratiquée par la Sécurité sociale
matérialise le
rapport entre cotisations et droit à prestations de manière collective
et non
de manière individuelle. Ainsi, la Sécurité sociale poursuit un
objectif
distributif de ressources salariales, avec la participation de
l’ensemble des
travailleurs par le moyen de ses représentants.
D’une
gestion quasi exclusive par les représentants syndicaux des salariés
élus à sa
création, elle est aujourd’hui pilotée par le gouvernement et le
Parlement au
travers d’une loi annuelle de financement de la Sécurité Sociale qui
cadre les
dépenses comme les recettes et décide des grandes orientations.
Depuis
les années 1990 on assiste à un mouvement de fiscalisation des
ressources de la
Sécurité sociale : instauration en 1991 de la CSG, allégement
et/ou
exonération de la part patronale des cotisations sociales au nom de la
protection de l'emploi. D’un financement assis, pour l’essentiel, sur
les
cotisations sociales on est passé peu à peu à un financement de plus en
plus
important par l’impôt et les taxes. L’érosion de la cotisation sociale
remplacée
par l’impôt a été concomitante avec l’affaiblissement de la démocratie
sociale
et avec une étatisation rampante de la Sécurité sociale
La
FGR dénonce le choix du gouvernement consistant à transférer les 92 Mds
€ de
dette COVID à la CADES qui a l'obligation de les rembourser à l'euro
près. En
obligeant la Sécurité sociale à puiser dans ses ressources pour
rembourser
cette dette, le gouvernement prépare de nouveaux reculs sociaux à
travers
notamment des réformes structurelles sur la santé et les retraites. En
prolongeant de 9 ans la durée de vie de la CADES, il maintient par
ailleurs la
CRDS qui est une contribution inégalitaire puisqu'elle pèse davantage
sur les
ménages les plus modestes, notamment les retraités. Il y avait pourtant
d'autres solutions : apurer la dette COVID, par exemple, ou mettre
à
contribution les grandes fortunes et les grandes entreprises qui se
sont
enrichies pendant ou grâce à la crise sanitaire.
Le principe qui a prévalu lors de la création de
la
Sécurité sociale : « Chacun cotise selon ses moyens, chacun reçoit
suivant ses
besoins » est gravement remis en cause par la diminution programmée des
recettes et des dépenses de la Sécurité sociale ainsi que par la part
croissante des dépenses de santé prises en charge par les
complémentaires
santé. Or, contrairement à la Sécurité sociale qui mutualise le risque
santé
sur toute la population, les opérateurs complémentaires évoluent dans
un
univers très concurrentiel qui va à l'encontre des logiques de
solidarité. Ce
choix politique de développer les complémentaires santé, en parallèle
avec la
fiscalisation croissante des ressources de la Sécurité sociale vise à
terme à cantonner
l’assurance maladie à une prise en charge minimale des besoins de santé
de la
population,
La
5ème branche consacrée à « l’autonomie » par la loi du 7 août
2020
s’éloigne radicalement des principes de financement et de gestion qui
guidaient
la Sécurité Sociale à sa création.
La
FGR-FP revendique la prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale
des
dépenses de santé médicalement justifiées.
Elle
rappelle que la perte d'autonomie est un aléa de la vie comme la
maladie ou le
handicap. C'est pourquoi elle s'est opposée à la création de la CASA et
elle
dénonce aujourd'hui la création de la 5ème branche qui, en dépit de son
intitulé, n'est pas une branche de la sécurité sociale. Les ressources
affectées à la CNSA qui en a la gestion sont délibérément en deçà des
besoins à
couvrir, ce qui ouvre la porte à des financements privés que la FGR-FP
ne
saurait accepter. La FGR-FP dénonce l’offensive du lobby des assureurs
visant à
développer une complémentaire dépendance et elle réaffirme que la perte
d’autonomie doit être prise en charge à 100 % par la branche
maladie de la
Sécurité sociale.
Pour
la FGR-FP, il faut en finir avec l'assèchement organisé des ressources
de la
sécurité sociale (allégements et exonérations des cotisations sociales)
et
mener une politique visant l'emploi de tous, une augmentation des
salaires et
des pensions, une égalité salariale effective entre les femmes et les
hommes.
La visibilité et la stabilité des recettes de la Sécurité sociale
doivent être
assurées par le maintien des cotisations sociales sur les salaires et
autres
revenus professionnels.
La
FGR-FP a dénoncé en 2018 l'augmentation de 1,7 point de la CSG des
retraités et
demande aujourd'hui l'annulation de cette mesure qui a largement amputé
leur
pouvoir d'achat.
Attachée
à la sanctuarisation des ressources de la Sécurité sociale, la FGR-FP
s'opposera à tout projet de fusion des budgets de l’État et de la
Sécurité
sociale, et notamment à tout projet de fusion CSG/impôt sur le revenu.
La
FGR-FP refuse la suppression des dizaines de milliers de postes dans
les
caisses primaires, caisses d’allocations familiales, caisses
d’assurance
vieillesse et unions de recouvrement.
Elle
se prononce pour un retour de la gestion de la Sécurité sociale par des
représentants élus des assurés.
Une
politique de santé ambitieuse
La
crise sanitaire a fait éclater au grand jour les carences de notre
système
public de santé soumis à des décennies d'austérité budgétaire et de
politiques
néolibérales. Les retraités sont particulièrement impactés par
l'augmentation
des restes à charge en raison notamment des dépassements d'honoraires,
par
l'extension des déserts médicaux qui se traduit notamment par
l'impossibilité
pour des millions de français de trouver un médecin traitant et/ou par
des
délais d'attente pour obtenir un RV chez un spécialiste, par la pénurie
de moyens
humains et matériels à l'hôpital public, par la fermeture de lits à
l'hôpital
(17 000 depuis 5 ans) qui se traduit notamment par la déprogrammation
de
nombreuses opérations jugées non urgentes et par des services d'urgence
engorgés, voire fermés par manque de personnels en nombre suffisant.
Cette
situation critique met en danger la vie d'une part importante de la
population.
Les
mesures du gouvernement en réponse aux mouvements sociaux ne sont pas
du tout à
la hauteur des besoins. Les personnels de santé à l'hôpital
démissionnent, les
jeunes ne sont pas tentés par ces métiers.
La
FGR-FP dit STOP à la destruction programmée du service public de santé
et
revendique un plan d'urgence pour l'hôpital pour mettre fin aux
suppressions de
lits et de services et rendre toutes les professions de l'hôpital
attractives
(salaires et conditions de travail). Il faut en finir avec la
conception
managériale de l'hôpital public et revenir sur la T2A.
La
FGR-FP revendique une politique ambitieuse de santé publique et de
développement
de la recherche publique non soumises aux lois du marché. Cette
politique doit
donner à l’usager un rôle accru et intégrer les progrès de la médecine
et des
technologies. Elle nécessite une augmentation importante des budgets.
Alors
que le développement et la fabrication des vaccins contre la Covid ont
outrageusement enrichi l’industrie pharmaceutique, la FGR-FP revendique
une
autre politique du médicament et des produits de santé totalement
dégagée des
marchés financiers placée sous la responsabilité d’une autorité
publique
totalement indépendante des laboratoires, pharmaceutiques en promouvant
par des
moyens ambitieux la recherche publique fondamentale et expérimentale.
L’État
doit garder la maîtrise de la production des biens communs que sont les
médicaments et les vaccins, leur sécurité, leur efficacité et leur
coût, ainsi
que l’approvisionnement régulier des hôpitaux et des pharmacies.
Pour
ce faire, l’État doit garantir l’indépendance de l’expertise et de la
sécurité
du médicament, réexaminer la composition des instances d’évaluation et
de
fixation des prix (CEPS) et des remboursements (Commission de la
Transparence
de la Haute autorité de Santé), pour éviter toute porosité avec
l’industrie
pharmaceutique.
Le
retour rapide à domicile, l’hospitalisation à domicile, la
télémédecine, le
maintien à domicile des personnes âgées en perte d’autonomie, peuvent
être
porteurs de progrès à condition qu’ils ne répondent pas d’abord à un
impératif
de rationalisation des coûts et d’économies budgétaires. Le
développement de
l’ambulatoire tout comme l’hospitalisation à domicile doit se faire
dans le
respect et avec le consentement des personnes concernées et non dans le
seul
souci de réduction des dépenses. Il ne doit pas entraîner des frais
supplémentaires d’hébergement ou d’accompagnement à la charge du
patient.
Pour
lutter contre les déserts médicaux, il faut :
·
Créer un véritable service public de soins de
premier recours sur l'ensemble du territoire en développant notamment
les
centres de santé avec des médecins salariés,
·
Augmenter le nombre de
professionnels formés en
donnant aux universités les moyens dont elles ont besoin,
·
Interroger le principe de libre
installation des
médecins.
Un
même accès à des soins de qualité sur tout le territoire
La
FGR-FP revendique :
-
des objectifs de dépenses d’assurance maladie fondés sur les seuls
critères de
santé publique et de développement de l’offre publique de santé.
-
la redéfinition du rôle et de la composition des ARS (Agences
Régionales de
Santé) qui doivent être élargies aux représentants des usagers et dont
elle
dénonce le caractère essentiellement comptable et autoritaire,
l’exclusivité
dont elles bénéficient pour l’appel à projet, exclusivité qui favorise
les
grands groupes.
En
finir avec les renoncements aux soins
En
attendant que le 100 % Sécu soit effectif partout en matière de
santé, la
FGR-FP demande :
-
L’interdiction pour tout professionnel de santé de refuser de prendre
en charge
un patient pour des raisons financières.
-
L’égalité d’accès à des soins de qualité pour tous sur tout le
territoire.
-
La généralisation du tiers payant à la totalité des prestations
d’assurance
maladie.
-
La suppression des dépassements d’honoraires, l’extinction du secteur 2
et la
remise à plat du système de rémunération des personnels médicaux.
-
La continuité territoriale pour assurer les transports sanitaires en
cas
d’urgence avérée.
Faire
vivre notre mandat de 100 % Sécu en matière de santé
L'existence
d'un système à deux étages de l'assurance maladie a favorisé le
désengagement
de la sécurité sociale au profit des complémentaires qui couvrent les
assurés
de manière très inégalitaire tout en ayant un coût élevé (frais de
gestion à la
charge des cotisants et avantages sociaux et fiscaux qui pèsent sur les
finances
publiques).
Annoncée par
l'ordonnance du 17 février 2021, la
réforme de la PSC dans la fonction publique d'Etat oblige désormais les
employeurs publics à participer financièrement à une partie de la
complémentaire de tous leurs agents. Mais ce financement exclut les
retraités
et ne porte pour l'instant que sur les garanties santé en renvoyant à
une
négociation ultérieure la question de la prévoyance. Cette réforme
opère une
rupture inacceptable des solidarités intergénérationnelles entre actifs
et retraités.
Pour la FGR-FP, le
100 % Sécu est la réponse à
l'objectif d’amélioration des prestations pour tous sans condition de
revenu ou
d’âge et pour un moindre coût pour la société.
Pour
un service public de l'autonomie
Le
récent scandale Orpéa a confirmé que la situation des
EHPAD est très préoccupante dans de nombreux établissements. Il montre
que la
course aux profits met cyniquement en danger la vie des résidents. Il
met en
évidence la nécessité de mettre fin aux EHPAD à but lucratif.
La
FGR-FP réaffirme sa revendication d'un grand service
public de l'autonomie, garant de l'égalité de traitement sur tout le
territoire, que ce soit en établissement ou à domicile.
Ce
service public ne saurait répondre aux besoins sans la
création de dizaines de milliers de postes de professionnels, bien
formés et
bien rémunérés.
Accompagner
jusqu’à la fin de vie
La
FGR-FP demande le développement des services de soins palliatifs
publics à
hauteur des besoins.
Le
droit de mourir en toute dignité
La
FGR-FP est très attachée au principe que chacun puisse mourir en toute
dignité
et sans souffrance. La FGR-FP s’inquiète de l’inégalité d’accès à ce
principe,
selon les territoires en France, selon les catégories socio-culturelles.
Chacun
doit pouvoir choisir le moment et la manière de sa mort lorsqu’il juge
que la
maladie ou un accident lui a totalement retiré toute qualité de vie.
La
FGR-FP demande pour chacun la reconnaissance effective par la loi du
droit de
décider des conditions de sa fin de vie et la garantie de pouvoir être
mis en
situation de réaliser ses volontés.
Se
dégager des pressions, lobbies et conflits d’intérêts
La
FGR-FP dénonce le développement des P.P.P. (Partenariat Public Privé),
alibi
qui permet aux ARS de diminuer drastiquement les budgets, les nombres
de postes
et de lits des Hôpitaux Publics et de transférer au Privé la rente des
loyers
et le développement des technologies lucratives. Il n’est pas
acceptable
d’amputer les établissements publics des moyens nécessaires, d’en
appeler en
priorité à la médecine libérale et au privé, de privilégier l’aide «
informelle
» (aux personnes âgées et handicapées) comme réponses à des enjeux
relevant de
l’égalité de prise en charge pour l’ensemble des citoyens.
La
FGR-FP dénonce l’idée selon laquelle le privé ferait mieux que le
public et
condamne les choix idéologiques qui font de l’usager un client, de
l’agent un
simple exécutant et de l’investissement un coût. L’égalité sur le
territoire
national n’est plus assurée.
Donner
vie au principe de démocratie sanitaire et sociale.
La
FGR-FP réaffirme son attachement à une assurance maladie universelle
fondée sur
les principes de solidarité et de justice sociale, construite et gérée
par
l’ensemble des forces sociales.
La
FGR-FP est présente au Haut Conseil de la Famille, de l’Enfance et de
l’Âge
(HCFEA) ainsi que dans les Conseils Départementaux de la Citoyenneté et
de
l’Autonomie (CDCA), et dans les instances de démocratie sanitaires
(CRSA et
CTS).
Elle
y œuvre pour développer la prévention, l’accès aux soins et la prise en
charge
de la dépendance dans le cadre de la solidarité.
Localement,
elle s’oppose aux choix des Conseils départementaux et des
collectivités
territoriales qui sacrifient les services publics de proximité.
La
FGR-FP recherche l’unité la plus large avec tous les syndicats et
associations
ainsi qu’un rapprochement avec les professionnels de santé en vue
d’établir des
revendications communes.
Elle
se prononce pour établir une véritable démocratie sanitaire et pour
redéfinir
les modes de représentation et de fonctionnement des ARS, avec des
représentants des usagers plus nombreux et mieux entendus.
La
FGR-FP se prononce pour de nouveaux modes de représentation.
Des
espaces démocratiques de rencontre et d’échanges d’expériences, doivent
donner
aux citoyens un regard accru sur le système de santé et une meilleure
prise en
compte de la parole de l’usager.
Ce
sont les Services Publics qui seuls peuvent et doivent se porter
garants de
l’intérêt général, de la qualité de la formation des personnels ainsi
que de
l’égalité d’accès sur l’ensemble du territoire.